United colors
Comme Fluxus, l'art minimal et conceptuel pose la question de la définition de l'art et de ses pratiques, affirmant le primat de l'idée et de l'environnement de l'œuvre plutôt que de sa réalisation.
Cela ouvre à une multitude de formes artistiques à partir de modes alternatifs, tels que le langage et le discours, l'action corporelle, le son, les chiffres, la documentation non-artistique ou l'architecture.
D'autres, notamment Joseph Kosuth, défendent une vision tautologique et littérale de l'art, à savoir « l'art est la définition de l'art ».
Cette acceptation plus restreinte trouve un précédent dans la pensée steinienne incarnée par son célèbre vers « Rose is a rose is a rose is a rose ».
Car si le rôle de Marcel Duchamp en tant que source de l'art conceptuel est pleinement reconnu, la poésie expérimentale de Stein a également ouvert un champ d'explorations artistiques et poétiques, centrales dans les démarches conceptuelles, notamment autour de la plasticité du langage, la dimension performative, et la matérialité visuelle et sonore des mots.
Aussi, les formes et procédés institués par l'écriture épurée, répétitive, sérielle et circulaire de Stein trouvent de nombreuses affinités avec les œuvres minimalistes.
Dès 1965, la critique Barbara Rose met en avant, dans un article fondateur, le rôle de Stein dans l'émergence du minimalisme qu'elle qualifie de « ABC Art », en réaction au mouvement romantique et subjectif de l'expressionnisme abstrait.